Parmi les 2000 maisons et domaines qui signent le millésime 2016 des Beaujolais Nouveaux, le Château de l’Éclair à Liergues (69) est une exploitation viticole atypique. À première vue, c’est un domaine classique d’une vingtaine d’hectares. Mais si on y regarde de plus près, on découvre un domaine expérimental, au service de tous les vignerons du Beaujolais. Amandine Piret nous fait visiter !
Le Château de l’Éclair en Beaujolais, à la pointe de l’innovation
Le Château de l’Éclair n’est pas un domaine comme les autres. Depuis 1980, il abrite le centre de recherche viti-vinicole du Beaujolais. Le rôle de la structure est d’étudier l’ensemble des questions qui touchent au vin, de la vigne jusqu’à la commercialisation.
« À chaque fois qu’on met en place un essai, on regarde l’effet sur la qualité du vin, la faisabilité du changement, sa rentabilité, l’impact sur l’environnement et sur la façon de travailler. On a une vision d’ensemble ».
Amandine Piret, responsable marketing et commerciale – Château de l’Éclair
Au fil des années, les projets de recherche se sont succédé, pour mettre au point des méthodes pour une filière éco-responsable. À côté de la recherche sur des variétés de cépage résistantes aux maladies ou sur le comportement de la vigne face au manque d’eau, des études ont été menées sur l’enherbement entre les rangs de vignes, ses bénéfices et ses écueils. Les travaux ont été réalisés en collaboration avec la Chambre d’agriculture du Rhône.
« L’enherbement est une technique dont les bienfaits sur le sol et l’environnement ont été démontrés (lutte contre l’érosion, réduction de l’utilisation des herbicides, biodiversité…). Elle pose cependant le problème de la concurrence avec la vigne ».
Des solutions ont alors été trouvées. Le but de ces recherches est de développer une expertise, directement utilisable par les vignerons. Au Domaine de l’Éclair, la théorie n’est jamais très loin de la pratique.
Terra Vitis, une autre innovation du Beaujolais
Pour assurer le transfert de connaissances, la station expérimentale est en effet adossée à une exploitation viticole commerciale. C’est ce qui fait l’originalité de la structure. La vente des vins du Château de l’Éclair sert d’ailleurs en partie à soutenir les recherches.
Si les deux entités – recherche et exploitation classique – sont séparées, les liens sont cependant très forts. Pour reprendre l’exemple de l’enherbement, il a été mis en place sur la totalité de l’exploitation commerciale.
Cette volonté d’amélioration se diffuse sur l’ensemble du Domaine de l’Éclair. L’équipe travaille actuellement sur sa Responsabilité sociétale. Et il y a deux ans, l’exploitation commerciale a mis en place le cahier des charges Terra Vitis. Lancée en 1998 par des vignerons du Beaujolais, la démarche Terra Vitis s’articule autour de trois règles fondamentales : observer la vigne, respecter les lois naturelles et produire de manière responsable.
« On est dans un questionnement permanent et Terra Vitis était l’un de nos défis, une sorte de formalisation de nos pratiques ».
Le Château de l’Éclair, fier de ses Beaujolais Nouveaux 2016
Au Château de l’Éclair, version commerciale, dix vins du Beaujolais sont vinifiés. Parmi eux figurent un Beaujolais Nouveau et un Beaujolais-Villages Nouveau. Fille de viticulteur du Beaujolais, Amandine Piret est très attachée aux vins du Beaujolais en général et à la tradition des vins primeurs en particulier.
« C’est la bouteille à partager entre amis, de façon simple et décontractée. On a mis les Beaujolais-Villages Nouveaux 2016 en bouteille et c’est super. On a une belle acidité, une jolie couleur. C’est croquant, j’adore ça ».
En reconnaissance du travail de fond effectué par les vignerons du Beaujolais, Amandine Piret aimerait que le troisième jeudi de novembre, les consommateurs se disent simplement que le vin est bon.
8 novembre 2016« C’est un vin dont le but est de faire plaisir. Si à chaque dégustation, on a cette sensation de plaisir, le but est atteint ».