C’est dans un peu plus de cinq mois qu’arriveront les Beaujolais Nouveaux. Un compte à rebours que nous allons vivre ensemble. Au début du mois de juillet, à quel stade en sont la vigne et les raisins ? Quel est le travail réalisé jour après jour ? Ludovic Gros, vigneron installé en bio à Blacé, nous dit tout.

Cela augure d’un bon millésime. On a le nombre de raisin qu’il faut, pas plus, pas moins.

Une liane domestiquée par l’homme

Alors, ces raisins ? Eh bien la grappe est formée et les grains de raisins ont ”À peu près la taille d’un petit pois”. C’est le fruit de la nature bien sûr. Mais pour obtenir de beaux raisins, le travail des vignerons beaujolais est fondamental. Pourquoi ? Parce que la vigne est une liane qui a besoin de la main de l’homme. Sans l’intervention humaine, elle se développerait en hauteur et en largeur, produisant beaucoup de feuilles et certainement peu de raisins de qualité. C’est pour cela que les vignerons pratiquent en juin l’ébourgeonnage : “Nous enlevons certaines pousses qui sont indésirables, parce qu’elles prendraient de la sève qui n’irait pas dans le fruit”, explique Ludovic Gros. Le vigneron précise que “Ces pousses fourniraient aussi une masse de feuillage qui entretiendrait une ambiance trop humide”. Le risque serait grand de voir les raisins pourrir avec leur maturité.

 

Faire respirer les raisins

Juin est d’ailleurs le grand mois pour bichonner les futurs raisins et leur faire place nette. Face à une vigne en pleine vigueur, les zones autour de la grappe sont effeuillées : “Le but est de ventiler. Sinon, après une pluie d’été, une ambiance tropicale se développerait sous la vigne, porteuse de champignons”. Pour réaliser ces gestes, Ludovic Gros et sa femme travaillent à la main leurs 4 hectares de vigne : “Les enfants sont bientôt en vacances, on va les embaucher pour éclaircir”, s’amuse le vigneron. Éclaircir ? “On estime le nombre de grappes sur chaque cep. Ensuite on fait tomber tous les raisins verts pour alléger la plante.Ainsi, les fruits restants arriveront à pleine maturité”. Cette année, pas besoin de beaucoup éclaircir : “Cela augure d’un bon millésime. On a le nombre de raisin qu’il faut, pas plus, pas moins”.

 

Les Beaujolais Nouveaux 2015 s’annoncent bien

Si Ludovic Gros préfère rester prudent (“On travaille avec un milieu instable qui est l’état du ciel”), il se montre ravi de l’évolution de ses vignes. “On a eu un printemps sec et la fleur est bien passée”, précise-t-il. Bien passée ? Cela veut dire que la fécondation de la plante s’est bien déroulée. “S’il pleut au printemps, les étamines n’ont pas toujours le temps de transmettre leur pollen au pistil et nous avons moins de fruit”. Rien de tel cette année dans les vignes du Beaujolais. Le raisin se forme, la tige, appelée sarment, est en plein développement. La vigilance reste cependant de mise, car à ce stade de l’année : “Si on rate une opération, cela peut porter préjudice à la récolte”. Ludovic Gros et sa femme surveillent les raisins de près. “En juin, on vit beaucoup à l’extérieur, c’est un soin de tous les instants”. Les futurs Beaujolais Nouveaux sont entre de bonnes mains !

2 juillet 2015
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