Frédéric Berne est le jeune vigneron du Château des Vergers à Lantignié. Passionné par ce métier depuis l’enfance, le tout jeune trentenaire a deux ambitions : travailler ses sols du Beaujolais avec un profond respect et proposer des vins – dont des Beaujolais Nouveaux- de grande qualité.
Le Beaujolais, un nouvel Eldorado
Petit-fils d’agriculteurs, Frédéric Berne dit être « né les deux pieds dans la terre. Quand je suis dans mes vignes, je me sens vraiment très bien ». C’est pourtant contre l’avis de ses parents, inquiets de la difficulté du métier de vigneron, qu’il a embrassé sa passion : « j’ai fait des études dans la viticulture mais je ne souhaitais pas être œnologue. Je ne voulais pas être coupé de la nature et de la terre », insiste-t-il. Jeune homme déterminé, Frédéric Berne a trouvé son terroir d’élection un peu par hasard.
« Je cherchais une salle pour me marier et j’ai visité le Château des Vergers à Lantignié. Les propriétaires avaient tout ce qu’il fallait, sauf le vigneron. Je leur ai proposé de reprendre les vignes en métayage et de vinifier leur vin ».
C’est comme cela que le jeune ouvrier agricole s’est lancé, avec l’envie de mettre en place toutes ses idées :
« Je pense que pour les jeunes qui veulent s’installer en viticulture, le Beaujolais est le nouvel Eldorado. Même si la conjoncture est compliquée, le terroir est exceptionnel et on voit bien que nos vins plaisent aux consommateurs ».
Les Beaujolais Nouveaux, une porte d’entrée sur le vignoble
Sur ses 6 hectares de vignes, Frédéric Berne travaille chaque jour pour « produire de très grands vins ». Sur son domaine, 10 % de sa production est vendue en Beaujolais Nouveau, puis en appellation Beaujolais. Il produit également du Beaujolais-Villages, du Morgon et du Chiroubles, deux des crus du Beaujolais.
« Ici, on peut vraiment avoir des styles de vin très différents. Les Beaujolais Nouveaux sont des vins très frais, sur le fruit et très faciles à boire. Mes Beaujolais-Villages, qui vont sortir en mars-avril, sont des vins semi-structurés et enfin j’ai mes crus élevés en fût de chêne, riche en matière et bien structurés ».
Autant de vins pour différentes envies : « j’ai des clients qui n’aiment pas les tanins et qui avaient l’habitude de boire des rosés. Mes Beaujolais et Beaujolais-Villages leur plaisent énormément ». À noter que contrairement aux idées reçues, les Beaujolais Nouveaux se consomment largement au-delà du mois de novembre (« Ce sont des vins qui se gardent 2 ans sans problème », précise Frédéric Berne).
Le Château des Vergers en conversion bio
Si les vins du Beaujolais offrent une telle palette avec un seul cépage, c’est grâce aux méthodes de vinifications et à la grande diversité des sols. Au Château des Vergers, Frédéric Berne travaille des terrains sablonneux granitiques, granitiques et agilo-granitiques : « Le granit se prête vraiment bien au gamay».
Pour permettre la meilleure expression de ses sols, le vigneron a entamé une conversion en agriculture bio et en biodynamie.
« Une phrase de Saint-Exupéry a été une révélation pour moi. Elle dit qu’on n’hérite pas de la terre de nos parents mais qu’on l’emprunte à nos enfants. Je prends soin de mes sols et de mes consommateurs », explique Frédéric Berne.
Le jeune homme a ainsi fait évoluer ses pratiques culturales. Ses sols sont par exemple travaillés avec des outils qui vont à faible profondeur : « cela nous permet de ne pas endommager la vie microbienne ». Le vigneron contient aussi le développement de la vigne pour la garder en bonne santé :
« Plus la vigne a de la vigueur, plus elle a tendance à tomber malade. À certains endroits je conserve de l’enherbement pour que les éléments nutritifs soient consommés par l’herbe et non par la vigne ».
Des vignes moins denses et mieux ventilées, cela donne de beaux raisins et donc de beaux vins. Des vins du Beaujolais, qui pour Frédéric Berne, sont vraiment à re (découvrir).
10 décembre 2015