Pauline Passot est viticultrice à Chiroubles, l’un des dix crus du Beaujolais. Fille de vignerons, son parcours est pourtant loin d’être rectiligne. Il lui a fallu passer par l’Irlande et la Nouvelle-Zélande pour finalement regarder le vignoble Beaujolais pour ce qu’il est : un terroir unique et riche en opportunités pour une jeune femme passionnée par les vins.
Le premier déclic : la sommellerie
Pauline Passot est comme beaucoup de monde. Après avoir décroché son bac, elle n’était pas sûre de la direction à prendre. Elle opte alors pour des études de commerce. Une orientation suffisamment large pour lui permettre de découvrir sa voie. Curieuse, en quête de nouvelles expériences, elle prend l’option internationale. Et se retrouve un an en Irlande. À la recherche d’un petit boulot, elle décroche un poste dans un bar à vins. Et c’est une première révélation.
« J’ai eu un déclic, parler du vin était vraiment ce que j’aimais faire. C’est un produit tellement riche, convivial. C’est ce qui m’a amené vers la sommellerie ».
De retour en France, Pauline Passot s’essaie un peu au commerce du vin et prend le virage de la restauration. La jeune femme entre comme commis de salle au restaurant Pierre Orsi à Lyon. Après une formation, elle devient sommelière dans cette institution de la gastronomie lyonnaise.
Le deuxième déclic : le gamay
Mais après quatre ans, la bougeotte la reprend. Poussée par le goût de la découverte, Pauline Passot refait ses valises pour six mois, direction la Nouvelle-Zélande. Coup de chance, elle entre dans un domaine viticole et participe aux vinifications en janvier 2014. C’est là qu’elle connaît son deuxième déclic.
« En restant chez moi, je ne me rendais pas compte de toute la richesse qu’on avait dans le Beaujolais. Avec tous ces sols, ce patrimoine, il y a tellement de choses à faire. Et puis ce sont mes racines, je ne me voyais pas faire du vin ailleurs qu’en Beaujolais ».
Après une formation à Beaune et des stages dans l’appellation Fleurie, Pauline Passot reprend en 2016 un hectare de vignes à Chiroubles, autrefois cultivé par son grand-père. Son exploitation est en conversion en bio et elle fait des essais en biodynamie. Sur ces sols, elle travaille le gamay, cépage traditionnel du Beaujolais, qui faisait des envieux en Nouvelle-Zélande :
« Là-bas, seuls deux domaines ont un peu de gamay. Quand on leur disait d’où on venait, ils répondaient ‘le beaujolais, waouh, c’est le royaume du gamay. C’est magnifique, vous avez le terroir le plus incroyable pour ce cépage’ ».
Et c’est vrai. Du nord au sud du Beaujolais, chacune des douze appellations du Beaujolais produit des vins élégants dès leur jeunesse, d’une grande diversité, sur une mosaïque de terroirs.
Boire des primeurs, une tradition du Beaujolais
Attachée aux vinifications traditionnelles du Beaujolais, aux macérations de grappes entières et au respect des levures indigènes du raisin, Pauline Passot est aussi fidèle aux Beaujolais Nouveaux.
Si elle produit des vins de garde, la jeune femme apprécie l’ambiance de fête qui règne dans le vignoble, le 3e jeudi de novembre. Son mari, vigneron à Fleurie, vinifie un peu de Beaujolais Nouveau, tout comme nombre de ses amis.
« Ces vins représentent la joie, le partage et la convivialité. C’est un vin de copain pour lequel il ne faut pas se prendre la tête. C’est sûr, ce n’est pas un vin de garde, mais il donne un peu de joie dans un mois de novembre souvent gris ».
Pauline Passot souligne aussi que les Beaujolais Nouveaux sont des vins « très durs à faire, il faut le dire ».
Pour déguster les vins de garde du Beaujolais, il faudra encore patienter de longs mois. En attendant, le Beaujolais Nouveaux vous donneront un aperçu du millésime 2017, unanimement qualifié d’exceptionnel.
Alors, vous faites quoi le jeudi 16 novembre 2017 ?
14 novembre 2017