Jérémy Thien est un vigneron surprenant. Juriste de formation, il a quitté les cabinets ministériels pour devenir vigneron dans les collines du Beaujolais. Ce jeune vigneron nous parle de son goût pour sa région natale, sa convivialité, ses vins primeurs et les huîtres !
Changer de vie à 40 ans, vigneron dans le Beaujolais
Collaborateur d’élus à Bordeaux et Paris et huit ans à travailler dans les cabinets ministériels, Jérémy Thien n’avait pas prévu d’être un jour vigneron dans le Beaujolais. Natif de la région, il avait pourtant gardé un profond attachement pour ces vins et leur territoire. En 2010, sa passion pour le vin lui fait naître une drôle d’idée : et s’il devenait vigneron dans le Beaujolais ? À 40 ans, il retourne sur les bancs de l’école et obtient un BPREA, un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole, avec la mention viticulture / œnologie.
« Je voulais faire du vin parce que j’aime le vin. C’est aussi plus qu’une boisson, c’est un produit de culture. Cela transporte un certain nombre de valeurs, comme le lien à la terre, le respect de l’environnement, l’éducation, la rigueur, etc. ».
Le Beaujolais, un vignoble solidaire
Tout juste formé, Jérémy Thien s’installe au Domaine des Frontières à Jullié (69). Il en est aujourd’hui à son 4e millésime et se considère toujours comme un apprenti vigneron : « j’apprends quasiment tous les jours à la vigne ». Sur une douzaine d’hectares, il produit des Juliénas et des Beaujolais-Villages. Quelque 30 % de ses Beaujolais-Villages sont vendus en primeurs. Pour relever ce nouveau défi professionnel, Jérémy Thien a pu compter sur ses voisins. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui l’ont poussé à faire du vin dans le Beaujolais.
« Je ressens très fortement la solidarité entre professionnels. N’ayant pas de famille dans la vigne, j’ai bénéficié des conseils et du soutien des copains et des voisins de la vigne. Ici, il y a une tradition de convivialité, c’est vraiment quelque chose qu’il faut préserver ».
Cave ouverte pour les Beaujolais Nouveaux
Attaché à la convivialité du vignoble, Jérémy Thien respectera la coutume des caves ouvertes pour la sortie des Beaujolais Nouveaux. Les 19 et 20 novembre, il invitera ses clients à déguster son Beaujolais-Villages Nouveau 2016, « un très joli vin avec une dominance de fruits frais et une vraie rondeur ». Pour l’occasion, il y aura un peu de musique, une dégustation d’huîtres : « tout ce qui peut amener un peu de convivialité ». Des Beaujolais Nouveaux avec des huîtres ?
« L’huître et le Beaujolais Nouveau, ça surprend beaucoup de monde, mais une fois qu’on y a goûté, on y revient ! Le fruit intense et le croquant du vin sur l’huître, c’est impeccable ».
Vous avez envie d’essayer ? Qui dit huîtres, dit souvent réveillon. Si les Beaujolais Nouveaux sortent le 3e jeudi de novembre, ils se boivent aussi très bien dans les mois qui suivent. Et pourquoi ne pas garder une bouteille de Beaujolais Nouveau pour vos fêtes de fin d’année ?
14 novembre 2016